Le marketing d’influence, c’est l’alliance du web et des RP. Il est issu d’une tendance sociétale avec l’émergence des réseaux sociaux et de ses influenceurs.

Les consommateurs souhaitent désormais pouvoir s’identifier aux personnes auxquelles ils font confiance, celles qui ont les mêmes envies, besoins et habitudes, qui sont proches de leur quotidien.

La révolution digitale y joue également un rôle. Le marketing d’influence c’est tendance… Oui, mais pourquoi ? Qu’est-ce qui a changé ? Est-ce que ceux sont les marques ou les consommateurs qui ont changé ? Ou les deux ?

Eléments de réponses avec Florence Touzé, responsable des Programmes communication de marque à SciencesCom Audencia Group et auteur de “Marketing, les illusions perdues” (avril 2015).

On estime aujourd’hui qu’un consommateur accorde plus de crédit à ses pairs qu’aux marques qui l’interpellent. La défiance envers les marques, et plus globalement des entreprises est forte. Les discours hypermarketés ne séduisent plus. En revanche, la confiance donnée au groupe social on line ou off line est généralement acquise sans condition. S’adresser aux influenceurs pour parler à leurs publics devient donc un passage obligé.

Fruizz : Quel rôle joue le marketing d’influence dans l’image d’une marque ou d’une organisation ?

Florence Touzé : Celui qu’ont joué les prescripteurs depuis toujours. Le principe du ricochet fait que les messages portés par un intermédiaire de confiance s’enrichit de sa crédibilité. Les relations presse se sont bâties sur ce modèle il y a longtemps !

Un Influenceur c’est donc… Un individu connecté, leader d’une communauté sur le web qui est prescripteur d’achat et sert de relais à la marque. Cela peut être un journaliste, leader d’opinion, expert, blogueur, youtubeur, instagrameur, etc.

Les objectifs du marketing d’influence :

  • Faire parler et connaître sa marque ou son organisation
  • Booster sa visibilité auprès d’une audience ciblée
  • Séduire ses influenceurs pour qu’ils parlent de manière positive de la marque auprès de leur communauté
  • Influencer le consommateur dans son parcours d’achat
  • Proposer des contenus de marque innovants
  • Construire la relation avec les consommateurs

Fruizz : Quel sera alors le rôle de ces influenceurs dans le futur ? Dans quelles limites les consommateurs sont-ils influençables ?

Florence Touzé : Tant qu’on aura une vie sociale les influenceurs existeront. Ils pourront changer de nature (amis, inconnus, célébrités,…) ou de moyen de communication. Les consommateurs sont souvent plus influençables qu’ils ne le pensent et souvent ils aiment ça. Encore faut-il avoir leur confiance et être capable de la garder.

Fruizz : Qu’est-ce qu’une bonne stratégie de marketing d’influence ?

Florence Touzé : C’est avant tout réussir à identifier les influenceurs de votre cible… Ensuite leur donner envie de porter votre message à leur façon… Après, tout est simple !

Le choix d’un influenceur se base sur plusieurs critères :

  • l’écho : sa capacité à faire réagir, à impliquer, son niveau d’interaction
  • l’exposition : l’étendue de sa communauté
  • la part de voix : sa prise de parole sur le web et les médias

Mais au fait combien ça coûte ?

Du côté français, un post Instagram de Nabilla coûte 1500€ et un tweet 2000€ à une marque, pourquoi ? Parce qu’elle rassemble un million et demi d’abonnés à elle seule…

Du côté américain, un tweet publicitaire de Kim Kardashian coûte 100 000€ prix de départ avec ses 35 millions d’abonnés !

Pour les pros du basket, Lebron James récupère 140 000$ par tweet.

Dès 5000 abonnés un individu peut intéresser une marque et être contacté pour faire une publicité. Il paraît que c’est même plus “authentique” qu’une pub d’une célébrité selon l’émission Le Tube de Canal+.

Fruizz : Quels sont les pièges à éviter dans la mise en place d’une stratégie de marketing d’influence ?

Florence Touzé : Arriver en terrain conquis. Les influenceurs ne vous attendent pas forcément et peuvent même se retourner contre vous.

L’efficacité d’une stratégie de marketing d’influence se mesure par la couverture médiatique de celle-ci, le taux d’engagement des consommateurs, les occasions de vente générées, le nombre de contrats signés par exemple et le trafic entrant lié aux influenceurs sur les médias où la marque est présente.

Le Marketing d’influence qui marche :  2 exemples

L’épopée gourmande de Michel et Augustin

La marque décalée de biscuits et de yaourts, Michel et Augustin s’offre l’espace de 7600 Starbucks aux Etats-Unis depuis janvier 2016, pour y commercialiser ses biscuits au chocolat pointe de sel et ceux au citron meringué.

Après l’opé #AllezHowardUnCafé,  la marque part à la recherche de 50 Supersonic Ambassadeurs français qui habitent aux Etats-Unis afin qu’ils se prennent en photo avec les biscuits Michel et Augustin dans un Starbucks pour devenir Ambassadeur. C’est la #SupersonicMission qui s’est récemment conclue par un succès incroyable, 50  français de 50 états aux USA trouvés en 3 jours. Quoi de mieux que des consommateurs pour représenter la marque ?

http://www.micheletaugustin.com/laventure/tempsforts/supersonicmission/

Enjoy Phoenix – De l’intérêt des marques à entrer en partenariat avec les youtubeurs…

La chaîne de beauté/mode de la youtubeuse française Enjoy Phoenix dépasse le million d’abonnés. Elle collabore avec de nombreuses marques en réalisant notamment du placement de produit dans ses vidéos et en créant des collections capsules spéciales avec  récemment la marque de cosmétique Benefit.

Ou celle de vêtements RAD.

Et elle ne s’arrête pas là en animant depuis peu une chaîne conseils, mode, beauté lancée par M6, Rose Carpet.

Et son compte Instagram fourmille de collaboration avec des marques. L’idole des ados n’a pas finis de booster la visibilité des marques !

En somme le marketing d’influence nécessite un contenu et un canal pertinent, adressé au bon moment et à la bonne cible.